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Enseigner l'Islam en Italie

13 mars 2006

Enseigner le Coran à l'école en Italie

Querelle sur le Coran à l'école en Italie

Richard Heuzé

13 mars 2006, (Rubrique International)

En proposant d'enseigner aussi le livre saint de l'islam dans le cours de religion, le cardinal Martino s'est heurté à une vive opposition.

La mosquée de Rome.
(Photo AFP / Alberto Pizzoli)

FAUT-IL ENSEIGNER le Coran dans les écoles publiques en Italie ? Le cardinal italien Raffaele Renato Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, a déclenché une controverse en avançant cette idée. Pour lui, ce serait un «signe de respect» envers l'islam et un moyen de défendre l'enseignement du catéchisme : «Attendre la réciprocité pour les minorités chrétiennes dans les pays musulmans veut dire se mettre sur le même plan que ces pays.»

La proposition du cardinal s'est heurtée à une forte opposition en Italie, qui est en pleine campagne pour les élections générales du 9 avril. D'autant qu'elle survenait quelques jours après une série de revendications avancées par une organisation intégriste liée aux Frères musulmans, l'UCOII. Cette dernière a demandé l'ouverture d'écoles coraniques, un contrôle des manuels scolaires par les imams et la création de banques islamiques en Italie. La «Consulta» regroupant les associations musulmanes modérées n'a pas repris ces exigences à son compte. Cette structure de consultation créée sur le modèle du Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé au contraire à faire barrage au fondamentalisme. «Ce qui manque en Italie, ce n'est pas la liberté religieuse, mais l'intégration, a dit Magdi Allam, commentateur écouté sur l'islam. Le cas des musulmans qui sont pour 98% étrangers est radicalement différent de celui des catholiques et des juifs, qui sont italiens de tout temps.»

Silence significatif

Le monde catholique, lui, a réagi avec froideur à la proposition du cardinal Martino. L'organe de la conférence épiscopale, Avvenire, a observé un silence significatif. Le président de la conférence, le cardinal Camillo Ruini, un proche du pape Benoît XVI, a fait comprendre que le prélat s'était exprimé «à titre personnel». L'archevêque de Milan, le cardinal Dionigi Tettamanzi, a pris du recul en exhortant à «la patience et à la sagesse».

Pour le biographe de Jean-Paul II Vittorio Messori, «mieux vaudrait abolir l'heure de religion» à l'école plutôt que de l'ouvrir à l'islam. Le concordat entre l'Italie et le Vatican, renouvelé en 1984, stipule l'enseignement facultatif d'une heure de religion catholique par semaine dans toutes les écoles publiques, de la maternelle à la fin du secondaire.

Pour le laïc Marcello Pera, président du Sénat et promoteur d'un manifeste pour «la défense de l'Occident», enseigner le livre saint de l'islam à l'école serait une «absurdité» : «D'abord, quel Coran ?, demande-t-il en faisant allusion aux différentes tendances de l'islam. Et puis, par quel imam ?» Ce sénateur de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, s'est déclaré «stupéfait» des propos du cardinal Martino, qui nient selon lui le principe de réciprocité avec l'islam défendu par Benoît XVI.

En proposant d'enseigner aussi le livre saint de l'islam dans le cours de religion, le cardinal Martino s'est heurté à une vive opposition.

La mosquée de Rome.
(Photo AFP / Alberto Pizzoli)

FAUT-IL ENSEIGNER le Coran dans les écoles publiques en Italie ? Le cardinal italien Raffaele Renato Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, a déclenché une controverse en avançant cette idée. Pour lui, ce serait un «signe de respect» envers l'islam et un moyen de défendre l'enseignement du catéchisme : «Attendre la réciprocité pour les minorités chrétiennes dans les pays musulmans veut dire se mettre sur le même plan que ces pays.»

La proposition du cardinal s'est heurtée à une forte opposition en Italie, qui est en pleine campagne pour les élections générales du 9 avril. D'autant qu'elle survenait quelques jours après une série de revendications avancées par une organisation intégriste liée aux Frères musulmans, l'UCOII. Cette dernière a demandé l'ouverture d'écoles coraniques, un contrôle des manuels scolaires par les imams et la création de banques islamiques en Italie. La «Consulta» regroupant les associations musulmanes modérées n'a pas repris ces exigences à son compte. Cette structure de consultation créée sur le modèle du Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé au contraire à faire barrage au fondamentalisme. «Ce qui manque en Italie, ce n'est pas la liberté religieuse, mais l'intégration, a dit Magdi Allam, commentateur écouté sur l'islam. Le cas des musulmans qui sont pour 98% étrangers est radicalement différent de celui des catholiques et des juifs, qui sont italiens de tout temps.»

Silence significatif

Le monde catholique, lui, a réagi avec froideur à la proposition du cardinal Martino. L'organe de la conférence épiscopale, Avvenire, a observé un silence significatif. Le président de la conférence, le cardinal Camillo Ruini, un proche du pape Benoît XVI, a fait comprendre que le prélat s'était exprimé «à titre personnel». L'archevêque de Milan, le cardinal Dionigi Tettamanzi, a pris du recul en exhortant à «la patience et à la sagesse».

Pour le biographe de Jean-Paul II Vittorio Messori, «mieux vaudrait abolir l'heure de religion» à l'école plutôt que de l'ouvrir à l'islam. Le concordat entre l'Italie et le Vatican, renouvelé en 1984, stipule l'enseignement facultatif d'une heure de religion catholique par semaine dans toutes les écoles publiques, de la maternelle à la fin du secondaire.

Pour le laïc Marcello Pera, président du Sénat et promoteur d'un manifeste pour «la défense de l'Occident», enseigner le livre saint de l'islam à l'école serait une «absurdité» : «D'abord, quel Coran ?, demande-t-il en faisant allusion aux différentes tendances de l'islam. Et puis, par quel imam ?» Ce sénateur de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, s'est déclaré «stupéfait» des propos du cardinal Martino, qui nient selon lui le principe de réciprocité avec l'islam défendu par Benoît XVI.

En proposant d'enseigner aussi le livre saint de l'islam dans le cours de religion, le cardinal Martino s'est heurté à une vive opposition.

La mosquée de Rome.
(Photo AFP / Alberto Pizzoli)

FAUT-IL ENSEIGNER le Coran dans les écoles publiques en Italie ? Le cardinal italien Raffaele Renato Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, a déclenché une controverse en avançant cette idée. Pour lui, ce serait un «signe de respect» envers l'islam et un moyen de défendre l'enseignement du catéchisme : «Attendre la réciprocité pour les minorités chrétiennes dans les pays musulmans veut dire se mettre sur le même plan que ces pays.»

La proposition du cardinal s'est heurtée à une forte opposition en Italie, qui est en pleine campagne pour les élections générales du 9 avril. D'autant qu'elle survenait quelques jours après une série de revendications avancées par une organisation intégriste liée aux Frères musulmans, l'UCOII. Cette dernière a demandé l'ouverture d'écoles coraniques, un contrôle des manuels scolaires par les imams et la création de banques islamiques en Italie. La «Consulta» regroupant les associations musulmanes modérées n'a pas repris ces exigences à son compte. Cette structure de consultation créée sur le modèle du Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé au contraire à faire barrage au fondamentalisme. «Ce qui manque en Italie, ce n'est pas la liberté religieuse, mais l'intégration, a dit Magdi Allam, commentateur écouté sur l'islam. Le cas des musulmans qui sont pour 98% étrangers est radicalement différent de celui des catholiques et des juifs, qui sont italiens de tout temps.»

Silence significatif

Le monde catholique, lui, a réagi avec froideur à la proposition du cardinal Martino. L'organe de la conférence épiscopale, Avvenire, a observé un silence significatif. Le président de la conférence, le cardinal Camillo Ruini, un proche du pape Benoît XVI, a fait comprendre que le prélat s'était exprimé «à titre personnel». L'archevêque de Milan, le cardinal Dionigi Tettamanzi, a pris du recul en exhortant à «la patience et à la sagesse».

Pour le biographe de Jean-Paul II Vittorio Messori, «mieux vaudrait abolir l'heure de religion» à l'école plutôt que de l'ouvrir à l'islam. Le concordat entre l'Italie et le Vatican, renouvelé en 1984, stipule l'enseignement facultatif d'une heure de religion catholique par semaine dans toutes les écoles publiques, de la maternelle à la fin du secondaire.

Pour le laïc Marcello Pera, président du Sénat et promoteur d'un manifeste pour «la défense de l'Occident», enseigner le livre saint de l'islam à l'école serait une «absurdité» : «D'abord, quel Coran ?, demande-t-il en faisant allusion aux différentes tendances de l'islam. Et puis, par quel imam ?» Ce sénateur de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, s'est déclaré «stupéfait» des propos du cardinal Martino, qui nient selon lui le principe de réciprocité avec l'islam défendu par Benoît XVI.

Source : Le Figaro

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